Le culte de Talona avait connu quelques succès, Elénore avait su se fournir un équipement de qualité, elle connaissait à présent l'emplacement de Reamwen et comptait bien y trouver ses réponses quand à la question de ses origines. A côté de ça elle accomplissait de petits boulots, principalement pour le mercenaire des Griffons Rouges Dal Ander, ensemble ils avaient
chassé les bandits, effectué des missions de reconnaissance dans les Contreforts de la Marche (où une gigantesque armée d'ogres et de géants se préparait).
Ensemble, ils avaient mené à bien une mission pour le compte de Dame Orléana, si c'était bien son nom... En effet, après la mission Eléna avait accompagné le groupe de mercenaires au fort Pic-Argent, et dame Orléana lui inspirait un curieux sentiment, d'ailleurs partagé au vu des regards qu'elle lui lançait.
Rageuse d'être traitée de la sorte et d'attendre que Dal finisse son entrevue avec la comtesse de Landraken, elle préféra sortir du fort plein culs-bénis, sans avoir avant de partir manqué de laisser un souvenir anonyme de son passage...
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Elénore se plut à vadrouiller aux alentours du Lac, entre les énormes piliers qui entourait un bassin sacré. Elle appuya son dos contre une colonne, ferma les yeux un instant. Une curieuse impression commença à se former, la vision d'un appel: un homme encapuchonné lui parlait, sa voix était glacée mais agréable, "
entend mon appel et marche". Décontenancée dans un premier temps, l'elfe su dans quelle direction aller. Elle marcha, jusqu'à arriver à un lieu désert, honni de tous, un lieu où reposait d'un sommeil agité... les traitres de tout un royaume.
Elle y fit la rencontre le "l'homme" qui avait su toucher son esprit. Il s'adressa à elle en ces termes:
je savais que vous viendriez Elénore Pourpreblé.- Elénore frémit, "suis-je à ce point célèbre?"
- J'ai suivi ton parcours, sondé ton esprit, et y ai trouvé du potentiel. Tu n'en as pas encore conscience mais un redoutable pouvoir sommeille dans ta chair.
- Se retenant d'en dire plus, intriguée par l'aura que dégageait l'individu, elle se contenta d'articuler "Je n'apprécie guère qu'on sonde mon esprit"
- Pour que ton pouvoir s'éveille il faut ouvrir les portes du destin, et je possède les clefs de ces portes.
- Je les forcerai s'il le faut! Que pouvez vous m'apprendre sur ce pouvoir!?
- Je peux t'apprendre à créer des créatures de na non-vie mieux que quiconque, décupler ta force et ta magie.
- Il est vrai que j'ai quelques pouvoirs latents dans ce domaine, seriez-vous à l'origine de ceux-ci?
- Ignorant la question de l'elfe, l'homme poursuivit, un petit rictus sur les lèvres "tu n'aurais plus rien à envier aux bainites, ni aux serviteurs d'Elegmorgastar"
- Le dracosire? Quel pouvoir assez grand peut rivaliser avec celui d'un dieu-dragon?
- Rivaliser? Disons que nous pouvons nous y soustraire. Nous avons d'autres chemins vers la domination que le fanatisme pour un dieu mort.
Elénore accepta de servir l'individu, mais celui-ci désira d'abord une preuve de sa fidélité. Elle allait devoir le défendre ici-même: trois hommes, des gens de Landraken et du fort Pic-Argent, cherchaient à le détruire. L'elfe accepta et se prépara à accueillir les trois chasseurs.
Ils arrivèrent par le bois, leur chef ordonna de se séparer. "Grossière erreur" pensa Elénore, qui affuta son cimeterre avec un sourire non feint.
Pour le premier, elle s'approcha de lui afin d'être vu. Tendu dans un premier temps, le garde se détendit quand elle enleva son casque et découvrit ses traits chalheureux. Elle profita d'une seconde d'inattention de sa part pour le poignarder au cou. Malheureusement pour elle, son casque le protégeait efficacement, et elle dut batailler ferme pour le tuer. Il avait beau être robuste, le poison de la lame qui l'avait frappé ne lui laissait que peu de chances.
Elénore passa encore un peu de temps à éventrer le corps du chevalier, puis découpa sa tête et s'en alla vers sa deuxième proie.
Le deuxième garde était resté à l'entrée de la forêt. Les sens affûtés, il entendit venir la tueuse, qui eut cependant le temps de le bombarder d'une fiole d'acide qui commença à ronger son armure. Egalement bien entrainé, il mit à mal la guerrière, quand de profondes griffes lui labourèrent le dos par surprise: de toute sa masse, une panthère noire comme la nuit avait surgi pour porter secours à Elénore. Celle-ci reconnut la bête et la remercia, puis découpa méthodiquement la tête du second chevalier.
Le troisième homme accourra, alerté par le bruit. Elénore lui balanca la tête d'un de ses chevaliers, puis s'ouvrit le bras avec un ongle pendant que sa panthère retenait l'individu. A mesure que les gouttes de sang retombaient sur la neige, formant un symbole particulier, la terre remua et mis à jour un corps décharné, un soldat mort-vivant qui pourrait aider Elénore à vaincre le paladin. Mit à mal par le nombre de ses assaillants et les pouvoirs de la chevalière, il s'effondra, son corps roula dans le ruisseau où il ne bougea plus, répandant des écumes rouges autour de lui. Rituellement, Elénore scarifia le corps et lui retira sa tête, qui rejoignit les deux autres.
"
Je suis satisfait Elénore". L'homme encapuchonné réapparut. "
Je vais te confier certains pouvoirs, et une seconde mission". L'être abandonna alors sa forme factice et se dressa, imposant, devant Elénore, sous sa véritable apparence. L'elfe ne ressentit ni peur, ni inquiétude, elle était prête pour ce moment, elle s'agenouilla devant son nouveau maitre, Oléadris des abymes, et lui prêta serment.
"
Relève-toi et accomplit ma volonté. Tu vas prendre les armes d'un de ces chevaliers, pénétrer dans le fort et reprendre au maître des lieux ce que tu lui a apporté en aidant ces mercenaires." Le démon l'instruit alors de la véritable nature du "maître des lieux".
Elénore, déterminée, put entrer sans problème à l'intérieur du fort. Elle eut encore à tuer, à faire preuve de cruauté, d'ingéniosité pour accomplir au mieux sa mission. Le précieux objet entre ses mains, et repartir voir son maître.
Tout ne se passa pas comme prévu. Le maître du fort s'attendait à la venue d'Elénore et elle n'avait emmené qu'un leurre. Curieusement cela sembla amuser le Grand Démon, flatté d'avoir affaire à un être aussi intelligent. Il confia donc à sa servante de terminer sa mission, elle pourrait alors à nouveau comparaître devant lui...